Fournir aux entrepreneurs canadiens l’accès au capital de croissance dont ils ont besoin pour passer à la vitesse supérieure

Il ne fait aucun doute que le Canada réussit bien à faire décoller les entreprises. En fait, le Forum économique mondial nous classe au deuxième rang mondial pour notre facilité à établir une nouvelle entreprise. Aujourd’hui, il y a plus d’un million de petites et moyennes entreprises au Canada, représentant plus de la moitié de notre PIB. Mais, bien que nous puissions être très bons pour lancer de nouvelles entreprises, nous sommes encore meilleurs pour les développer.

Tel qu’il est détaillé dans un rapport du Conseil consultatif sur la croissance économique du ministre des Finances, la lutte menée par les entreprises pour se développer est un problème dans notre pays pour de nombreuses raisons, notamment nos marchés locaux restreints et souvent fragmentés, la pénurie de talents expérimentés et l’aversion des propriétaires d’entreprise envers le risque. Mais, sans doute, le problème le plus pressant auquel sont confrontées les petites entreprises a été le manque de capitaux accessibles à long terme. En fait, bien que de nombreuses entreprises canadiennes du marché intermédiaire aient identifié la croissance comme étant leur objectif principal, un manque de capitaux pour financer cette croissance signifie que de nombreux entrepreneurs ont été incapables de se développer pour bénéficier des possibilités offertes aux grandes entreprises.

Comme le rapport l’indique, il suffit de regarder nos homologues américains pour constater la disparité : bien que les petites entreprises représentent environ la moitié de l’emploi dans le secteur des entreprises au Canada, ce chiffre est un peu plus du tiers aux États-Unis. Ce manque d’échelle représente 20 % de l’écart de productivité de la main-d’œuvre entre les entreprises canadiennes et américaines – parmi de nombreux autres problèmes – notamment le fait que les entreprises canadiennes nécessitent plus de temps à être vendues et que leur prix de vente est moins élevé par rapport aux entreprises de nos voisins du sud.

De plus, le rapport souligne que les capitaux disponibles pour la croissance et l’expansion sont beaucoup plus limités au Canada; pour chaque dollar disponible aux entreprises qui démarrent, 82 cents sont destinés aux entreprises en phase d’expansion, contre 1,92 $ aux entreprises en expansion aux États-Unis. Un sondage réalisé par la Banque de développement du Canada a révélé que deux fois plus d’entreprises en croissance au Canada, par rapport aux entreprises à forte croissance aux États-Unis, ont indiqué que leur principal souci était un accès insuffisant au capital de risque.

Le rapport indique également que ces facteurs, et d’autres, pèsent sur notre capacité à faire face à la concurrence à l’échelle mondiale. Sachez qu’en 1990, le Canada comptait 18 chefs de file mondiaux de l’industrie, alors qu’en 2015, ce nombre était tombé à aussi peu que cinq.

C’est pourquoi le Conseil consultatif a recommandé la création d’un fonds de croissance privé, dirigé par le secteur, qui permettrait d’investir dans des entreprises bien établies, et à forte croissance, afin de promouvoir une économie dynamique, innovante et diversifiée. C’est précisément pour cette raison que les principales banques et compagnies d’assurance du Canada se sont regroupées pour former le Fonds de croissance des entreprises canadiennes (CBGF).

En tant que fonds d’investissement permanent doté d’un engagement initial de 545 millions de dollars et d’une contribution future estimée à 1 milliard de dollars, le CBGF est doté d’un mandat national unique visant à fournir des capitaux patients, minoritaires et à long terme à des entrepreneurs ambitieux afin de financer la croissance et l’expansion de leur entreprise du marché intermédiaire par le biais d’investissements entre 3 et 20 millions de dollars. Les entrepreneurs n’ont plus besoin de chercher au sud de la frontière pour se procurer le capital dont ils ont besoin pour se développer, ni d’abandonner le contrôle de leur entreprise pour aller de l’avant. Chez CBGF, nous sommes déterminés à établir des partenariats à long terme avec les entreprises dans lesquelles nous investissons et à établir des relations entre les chefs d’entreprise et les experts de secteur pour aider les entrepreneurs à contribuer à un écosystème d’innovation sain et à réaliser leur plein potentiel en tant que moteurs de la productivité et de l’emploi.

Il existe un précédent à cette approche. En fait, le CBGF fonctionne de la même manière que le Business Growth Fund (BGF) basé au Royaume-Uni. Depuis son lancement en 2011, BGF a investi 1,4 milliard de livres sterling et est devenu l’investisseur le plus actif du Royaume-Uni et de l’Irlande dans les entreprises privées. Il soutient 220 entreprises qui emploient près de 50 000 personnes.

En fin de compte, il ne fait aucun doute que le capital de croissance est bon pour le Canada, car il stimule l’activité économique, la productivité, l’emploi, les exportations et la croissance. Les entreprises canadiennes du marché intermédiaire ayant accès à davantage de possibilités, elles ont maintenant encore plus de possibilités de devenir des chefs de file puissants et respectés sur le marché, tant aux niveaux régional, national que mondial. Il est temps que le Canada soit reconnu comme étant un excellent endroit pour développer une entreprise, pas seulement la  démarrer. Nous avons espoir que le CBGF puisse contribuer à cette transformation.